jeudi 3 décembre 2009

Contrepied de http://isabellelavoie1.blogspot.com/


1. Résumé de la technologie présentée par Isabelle

Les blogues prennent de plus en plus de place sur le web 2.0. Ce n’est pas surprenant puisque la diffusion par cette technologie est accessible à tous, et ne requiert aucune habileté particulière. La seule restriction est de niveau technique, soit de posséder un ordinateur branché à Internet. L’interactivité est la clé de cette technologie. Ainsi, tous les auteurs ont la possibilité de s’exprimer, de réagir, ou de commenter les billets de leurs confrères. En ajoutant le concept de gratuité, les principales raisons de la popularité grandissante des blogues sont réunies.

Isabelle a utilisé l’avis de professionnels de la communication afin de critiquer cette technologie de l’information. En ce sens, elle utilise la prise de position de l’entreprise AGC communications, qui stipule que les blogues sont très utiles en publicité et en relations publiques. Selon elle, la rapidité de la communication bidirectionnelle que permettent les blogues est un atout non négligeable pour les communicateurs d’aujourd’hui, notamment en situation de crise. (AGC communications, 2009, en ligne). Cependant, elle nuance en ajoutant les propos de Bathelot et Carpentier. Ces spécialistes de la communication évoquent la pente glissante sur laquelle peuvent se trouver les entreprises qui utilisent les blogues, dans le sens où ils sont en mesure de berner facilement les citoyens. (2009, en ligne) Isabelle a d’ailleurs souligné la controverse qui a eu lieu à Montréal, alors que des employés de l’agence Morrow Communication se faisaient passer pour des blogueurs qui vantaient l’utilisation du vélo en ville, alors qu’il s’agissait d’une stratégie de marketing de l’entreprise. (2009, en ligne) En conclusion, Isabelle propose une réglementation, afin que les blogues d’entreprises soient utilisés à bon escient, en respectent certaines règles éthiques.

2. Explication du désaccord

Il est difficile d’accorder de la crédibilité aux auteurs de blogues, compte tenu du caractère démocratique de cette plate-forme. En effet, tous en chacun peuvent s’y exprimer, ce qui rend fastidieux de distinguer l’information factuelle du simple commentaire. Les entreprises, quant à elles, ne peuvent se permettre de travailler avec un niveau discutable de fiabilité, spécialement en situation de crise. C’est pourquoi je remets en question la pertinence des blogues d’entreprise sur le web 2.0. En m’appuyant sur l’opinion des internautes, je développerai un argumentaire basé sur la raison d’être des blogues, soit le refus de la hiérarchie ainsi que la confiance mutuelle.

Cardon et Delaunay-Teterel, par leur essai faisant place à l’opinion des blogueurs, affirment : «Une énonciation publique se désignant commecitoyenne’ promet l’ouverture inconditionnée de l’espace de parole, la pluralité des points de vue et le refus d’une hiérarchisation s’appuyant sur les qualités des énonciateurs.» (2006 : 45, en ligne) Le refus de la hiérarchie représente un concept central de la technologie des blogues. En effet, la raison principale pour laquelle les internautes démarrent un blogue, c’est pour discuter ouvertement avec leurs semblables, sans la contrainte du jugement des autres. Comparables à des journaux intimes, les blogues dits traditionnels sont liés aux centres d’intérêt et aux opinions des auteurs. (Kent, 2008, en ligne) Leurs contenus sont contestables et infirmables. C’est pourquoi un blogue d’entreprise peut difficilement obtenir le crédit escompté, puisque son but est de faire passer un message, de convaincre. Malgré de la bonne volonté et de la transparence de la part de la compagnie, un blogue d’entreprise rompt avec le concept de refus de la hiérarchie, puisque l’échange se produit entre l’entreprise et son public cible (clients, actionnaires) plutôt que d’intégrer tous les citoyens.

Dans le même ordre d’idée, Cardon et Delaunay-Teterel poursuivent en affirmant que les blogueurs prônent la communication horizontale. «Cette visée de démocratisation de la prise de parole sur Internet s’est même vue radicalisée avec l’apparition des principes de ‘l’open publishing’, garantissant le droit à tous de publier informations et opinions sans être modéré, et de l’auto-organisation, faisant confiance à la discussion entre internautes pour opérer ex post un tri entre informations justes et fausses.» (2006 : 45, en ligne) Cette relation de confiance mutuelle et d’égalité n’est pas possible lorsqu’on intègre des professionnels de la communication. Premièrement, l’entreprise bénéficie de plusieurs stratégies communicationnelles visant à persuader les lecteurs, habiletés que la plupart des internautes ne possèdent pas. (Desavoye, 2005) Deuxièmement, leur discours est biaisé par leur position dans la compagnie pour laquelle ils sont engagés. Combinés, ces deux facteurs donnent souvent lieu à de la manipulation, notamment par des faux blogues. Une fois découvertes, ces arnaques nuisent à l’image de marque de la compagnie.

À la lumière des données recueillies, les auteurs en viennent à une conclusion : «il est peu probable que l’Internet citoyen vienne supplanter les formes traditionnelles du débat démocratique structuré par les rituels électoraux, les logiques d’opinion ou l’organisation professionnelle d’une couverture médiatique du débat public» (Cardon et Delaunay-Teterel, 2006 : 46, en ligne) En effet, les blogues n’ont fondamentalement pas la même visée que les médias dits traditionnels. Pour la majorité des blogueurs, il s’agit d’une plate-forme dédiée à la communication bidirectionnelle, contrairement aux médias traditionnels où la communication descendante prime.

Ainsi, que l’entreprise choisisse de jouer franc jeu, ou qu’elle use de techniques à la moralité discutable, l’efficacité des blogues d’entreprises est loin d’être garantie. C’est pourquoi je suis en désaccord avec la critique d’Isabelle, qui, malgré quelques nuances, vante l’utilisation des blogues par les entreprises. Selon le colloque Communication en temps de crise, trois moyens sont plutôt à privilégier lorsqu’on désire rejoindre rapidement le public, soit le site internet de l’entreprise, la création d’un groupe de discussion ou le courriel. (Maisonneuve, 1999: 242, en ligne)

1. Exemple

À la suite de l’argumentaire présenté, j’énoncerai un exemple de la mauvaise utilisation des blogues dans le domaine de la communication publique. Vous vous souvenez peut-être du faux blogue réalisé par Coca-Cola intitulé ‘The Zero Mouvement’ afin de promouvoir l’arrivée du Coke Zéro en 2006. Le blogueur attire l’attention du public par sa philosophie de vie qui consiste à ne rien faire : ‘Zero obligation’. Ce manque de transparence de la part de la compagnie a fait couler beaucoup d’encre. (Auckenthaler et d’Huy, 2007, en ligne) Des blogueurs ont d’ailleurs réagi sur cette campagne en lançant un blogue intitulé ‘The Zero Mouvement Sucks’. C’est par un langage très provocateur qu’ils font savoir leur mécontentement à l’égard de la stratégie marketing de Coca-Cola. Ils ont même mis en vente une série de chandails dénonçant le faux blogue.

«Just in case your friends don't understand how cool being a member of an ad-agency created multi-million dollar mass-market underground movement can be, you can always remind them with these smashing tees.» (En ligne, 2006)

«Il aurait pu s’agir d’une maligne petite campagne de buzz, mais quand le teasing dure trop longtemps cela devient une supercherie. Résultat, l’afflux de commentaires plus que négatifs sur le lancement de ce vrai faux blog a poussé Coca à orner la page d’accueil d’une énorme bouteille du dernier né de la marque.» (Auckenthaler et d’Huy, 2007, en ligne :176) Selon ces auteurs, l’internaute consommateur déteste par-dessus tout être floué. Il est effectivement critiquable qu’une compagnie aussi prestigieuse que Coca-Cola abuse de moyens détournés afin de créer sa publicité gratuite.

Bien entendu, les faux blogues de ce genre foisonnent sur le web 2.0. Ces nombreuses entraves à la transparence ont d’ailleurs poussé la direction générale du volet Santé et protection des consommateurs de la Commission européenne à produire un rapport intitulé : ‘La directive relative aux pratiques commerciales déloyales’, afin de contrer ce fléau, entre autres. (2007, en ligne) Malgré son application en 2007, cela n’a pas empêché d’autres faux blogues d’apparaître sur la toile, notamment l’affaire Bixi en 2008. Comment une entreprise peut-elle être prise au sérieux lorsqu’elle interagit sournoisement sur une plate-forme réservée à la production par le grand public?

1. Pistes de réflexion

En guise de conclusion, notons que les blogues contribuent à réduire la fracture numérique, c’est-à-dire, de diminuer l’abîme entre l’élite et la masse, entre les producteurs et les récepteurs d’information. Ainsi, cette technologie, en permettant à tous de s’exprimer librement, instaure une certaine démocratie, puisqu’aucune connaissance particulière de la technologie n’est nécessaire. La logique ‘push’ des médias traditionnels, qui impose un contenu aux consommateurs, cède sa place à la logique ‘pull’ des nouveaux médias, favorisant l’implication des récepteurs. (Rabeau, 2007: 64) Ces derniers ne sont plus passifs, ils ont un regard critique face à ce qu’on leur présente et sont avides de partager leur point de vue. En ce sens, les blogues d’entreprise ont-ils leur place sur le web 2.0? Les compétences des communicateurs ne placent-t-elles pas la compagnie sur un piédestal par rapport aux autres blogueurs? Est-ce que les stratégies de marketing et de relations publiques s’orchestrent avec l’essence même de la technologie des blogues? Selon Michael L. Kent, les entreprises devraient d’abord se questionner sur leurs besoins organisationnels, leur réputation, leur budget, etc., afin d’évaluer en premier lieu s’ils ont besoin d’un blogue, et en second lieu les risques que cela implique. (Kent, 2008, en ligne)

1. Bibliographie

AGC Communications. 2009. «Les avantages d’un blogue prise 1». En ligne. http://agcblog.com/2009/04/15/les-avantages-dun-blogue-prise-1/. Consulté le 15 novembre 2009

Auckenthaler, Brice et d’Huy, Pierre. 2007. «L’imagination collective». Entreprise carrières. 202p. En ligne. http://books.google.com/books?id=zS3qyvVlW_IC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_navlinks_s#v=onepage&q=&f=false. Consulté le 16 novembre 2009.

Bathelot, Bertrand et Stéphane Carpentier. 2009. «Les blogs publicitaires». En ligne. http://www.abc-netmarketing.com/Les-blogs-publicitaires.html. Consulté le 15 novembre 2009

Cardon, Dominique, Delaunay-Teterel, Hélène. 2006. «La production de soi comme technique relationnelle, Un essai de typologie des blogs par leurs publics». Réseaux. Cairn.info. En ligne. http://www.unige.ch/ses/socio/pdrs/programme/20072008/collectifsmorges/CardonBlogs.pdf. Consulté le 15 novembre 2009.

Commssion Européenne : Direction générale Santé et protection du consommateur. «La directive relative aux pratiques commerciales déloyales». En ligne. http://ec.europa.eu/consumers/cons_int/safe_shop/fair_bus_pract/ucp_fr.pdf. Consulté le 16 novembre 2009.

Desavoye, Benoît et al. 2005. «Les blogs, Nouveau média pour tous». M2 éditions. 200p. En ligne. http://books.google.com/books?id=thE2QVcLI7YC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_navlinks_s#v=onepage&q=&f=false. Consulté le 16 novembre 2009.

Kent, Michael L. 2008. Critical analysis of blogging in public relations. Public relations review. ScienceDirect. En ligne. Dans Communication et changements technologiques. En ligne. http://www.changements.com.ulaval.ca/module10/RP_blog.pdf. Consulté le 30 novembre 2009.

Gingras, Anne Marie. 2006. «Médias et démocratie : le grand malentendu». Les presses de l’Université du Québec. 287p. En ligne. http://books.google.com/books?id=EZWguAMXAtsC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_navlinks_s#v=onepage&q=&f=false. Consulté le 16 novembre 2009.

Maisonneuve, Danielle et al (sous la direction de). 1999. Communication en temps de crise. Les presses de l’Université du Québec. En ligne. http://books.google.com/books?id=vDF5OejdRkoC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_navlinks_s#v=onepage&q=&f=false. Consulté le 30 novembre 2009.

Rabeau, Yves. 2007. «La radiodiffusion en pleine transformation : la technologie, les consommateurs et les stratégies des entreprises». La rencontre des anciens et des nouveaux médias, Sainte-Foy : Centre d’études sur les médias.

The Zero Mouvement Sucks. 2006. En ligne. http://thezeromovementsucks.blogspot.com/. Consulté le 23 novembre 2009.

Wikipédia. Fracture numérique. 2009. En ligne. http://fr.wikipedia.org/wiki/Fracture_numérique. Consulté le 16 novembre 2009.

Illustrations :

Blog : http://www.ad-invaders.com/fr/blog/wp-content/uploads/2009/05/reussir-son-blog1.jpg

The Zero Mouvement : http://thezeromovementsucks.blogspot.com/

To blog or not to blog : http://pianococktail.files.wordpress.com/2008/08/humour-blog2.jpg

jeudi 15 octobre 2009

La radio hertzienne; un support pour la communication publique

1. Introduction

Les ondes hertziennes, aussi appelées ondes électromagnétiques, représentent un phénomène physique à l’origine de plusieurs innovations technologiques dans le domaine de la communication. Permettant le transport des sons sans l’utilisation de fil, elles ont mené, entre autres, à l’invention de la radio. Les ondes hertziennes correspondent donc à la propagation dans le vide de la variation d’un champ électrique et d’un champ magnétique. (Giancoli, 1989 :267). Les ondes électromagnétiques ont été mises au point par le physicien écossais James Clerk Maxwell (1831-1879), qui est le premier scientifique à avoir combiné l’électricité et le magnétisme dans une même formule. De sa théorie découle en fait quatre formules, aussi fondamentales que les lois de Newton. (Giancoli, 1989 : 267)

http://pagesperso-orange.fr/F6CRP/elec/images/prop6.gif, consulté le 10 octobre 2009

«Voici la représentation d'une onde électromagnétique. On y reconnaît le champ électrique perpendiculaire au champ magnétique. C'est l'ensemble et le couplage de ces deux champs qui forment l'onde électromagnétique. Nous, radioamateurs, produisons des ondes électromagnétiques pour communiquer. Elles sont en tous points, hormis la fréquence, identiques à la lumière.» (En ligne)

Le premier type de récepteur radiophonique sur le marché est la radio à cristal, utilisant le sulfure naturel de plomb comme détecteur d’ondes. Ces postes, très peu esthétiques, sont facilement fabricables, ce qui fait que bientôt tous les foyers en possède un. (Berger, 1997 :242)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Homemade_radio_receiver_with_razorblade.JPG, consulté le 10 octobre 2009

Sur cette illustration, nous pouvons voir un poste à cristal fabriqué à la main. Le bricoleur utilise une lame de rasoir, certainement faite de plomb, comme détecteur d’ondes. (En ligne)

Rapidement, ces postes sont remplacés par la radio à lampe, qui utilise les triodes. Bien que plus coûteuses, leur avantage principal est de capter les signaux dans un rayon de 160 km, comparativement à 40 km seulement pour la radio à cristal. (Berger, 1997 :242) La possibilité d’amplifier le son constitue aussi une révolution majeure dans le domaine de la radio, grâce à l’invention du transistor dans les années 1950. (Giancoli, 1989 :137)

2. Lien avec la communication publique

Selon Jacques Rivet, professeur au département d’information et de communication de l’Université Laval, «la communication publique est l’ensemble des processus et des procédés de divulgation et de diffusion des faits des activités des personnalités, des organisations et des institutions lesquels donnent, au grand public comme au public averti, accès aux informations qui les décrivent et la mise en lumière des réactions de ces publics provoquées par ces informations sous forme d’enjeux et de débats publics.» (En ligne) En ce sens, la radio constitue un support idéal pour l’exercice de la communication publique. Cette innovation technologique représente ainsi une véritable fenêtre sur le monde pour les gens peu instruits de l’époque. «Parmi les grandes fonctions attribuées à la radio, on trouvait celle d’éduquer et d’informer, de faire connaître et découvrir, de former et de divertir.» (Berger, 1997 :254) Ainsi, l’animateur pratique le journalisme, en fournissant aux auditeurs une multitude d’informations fonctionnelles régionales, comme la météo et la condition des routes.

De plus, le principe de ‘talk radio’, style radiophonique qui incite la participation des auditeurs, fait son apparition, ce qui transforme la radio en média bidirectionnel. En effet, plusieurs émissions intègrent des tribunes téléphoniques, ce qui permet aux simples récepteurs de devenir émetteurs. Ce genre d’émissions favorise évidemment les débats, et constitue un exemple pertinent d’exercice des relations publiques, où chacun prône son parti. Le ‘talk radio’ comporte aussi des entrevues, où un artiste ou un porte-parole d’organisation vient dorer son image en ondes. C’est une autre façon de faire des relations publiques à travers la radio. Il ne faut pas oublier la publicité, qui bénéficie d’une place de choix dans ce média, et ce, depuis son apparition. J’en donne d’ailleurs un exemple au point suivant.

3. Exemple de son utilisation dans le domaine de la communication publique

Comme nous le savons maintenant, la diffusion des sons au moyen des ondes hertziennes a été mise au point au milieu du XIXe siècle. Cependant, ce n’est qu’après la Première Guerre mondiale que la radio connaît son essor en tant que média de masse. Utilisée d’abord par les militaires à des fins fonctionnelles, les grands manufacturiers de la guerre ont par la suite décidé d’exploiter son potentiel. Leur but : élargir leur clientèle en bénéficiant d’une diffusion importante. (Vipond, 1989 : 37). Il s’agit des premières manifestations de la publicité à la radio.

http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/20173.html, consulté le 9 octobre 2009

Cette photographie illustre l’intérieur de la station expérimentale XWA, fondée à Montréal en 1919 par Marconi. Il s’agit du premier poste de radio au Québec. La photo a été prise en 1920, où XWA se nomme maintenant CFCF. (En ligne)

Comme ce média connaît un succès instantané, rapidement, le nombre de stations foisonne. Les commerçants constituent les plus importants propriétaires. Voyant la rentabilité de la chose, ils utilisent leurs propres stations radiophoniques comme vitrine pour la vente de leurs produits. De cette façon, ils n’ont pas de tarif publicitaire à payer. Comme le règne de la radio débute sous la gouverne de différents particuliers, ce média est régi par une logique commerciale, les propriétaires ayant pour objectif l’augmentation de leurs profits via la publicité.

Ce n’est qu’en 1932 que l’État intervient à la radio, en instaurant la loi sur la radiodiffusion. L’influence américaine devenant de plus en plus inquiétante, le but de cette loi est de préserver le contenu canadien à la radio. (Berger, 1997)

4. Critique de la technologie

Les principes techniques à l’origine de la radio sont difficilement critiquables. En effet, bien que ce média, depuis son invention, a jouit de plusieurs modifications techniques, il n’en est pas moins que la radio hertzienne a fait ses preuves, puisqu’elle est encore utilisée aujourd’hui. Ce qui ne fait pas l’unanimité par contre, c’est l’utilisation que l’homme en a fait au fil du temps. À ce sujet, voyons l’opinion de Pierre Pagé, professeur à l’Université du Québec a Montréal.

Comme je l’ai mentionné ci haut, les tribunes téléphoniques ont connu une montée fulgurante dès leurs débuts. Synonyme de démocratie, ce concept radiophonique était voué au succès. Cependant, certains auteurs dénoncent la mauvaise utilisation de cette plate-forme. «Les problèmes ont surgi lorsque certaines tribunes n'étaient plus menées comme services pour faire place à un ‘public vedette’ mais plutôt comme des spectacles centrés sur un ‘animateur vedette’.» (Pagé, en ligne) L’auteur valide ses propos en soulignant le fait que plusieurs plaintes du public ont été formulées auprès d’instances officielles durant les décennies 1970-1980. Il nuance cependant, en révélant la position de ces mêmes instances, notamment le CRTC et le Conseil de presse du Québec, qui stipulent que ces lignes ouvertes ont fait faire un pas de géant à la démocratie au Québec.

Durant le milieu des années 1980, le CRTC, conscient du problème que pose parfois ces émissions radiophoniques, a décidé d’élaborer une réglementation, afin de contrôler et d’encadrer la pratique radiophonique, en énonçant des principes de base que les stations doivent respecter. Cependant, les stations s’y opposent virulemment, et le CRTC opte plutôt pour que chaque station respecte ses propres règles éthiques. (Pagé, En ligne)

Encore aujourd’hui, nous sommes confrontés au phénomène d’«animateurs vedettes». Par exemple, Gilles Proulx et Jeff Fillion ont fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. Il est donc légitime de se questionner à savoir si les instances gouvernementales auraient eu avantage à imposer leur projet de réglementation dès les années 1980 ?

http://www.canoe.com/divertissement/celebrites/nouvelles/2008/06/10/5829071-jdq.html, consulté le 10 octobre 2009

On reconnaît ici Jeff Fillion, ancien animateur de la station CHOI, congédié il y a quelques années pour avoir tenu des propos offensant notamment contre Sophie Chiasson. (En ligne)

5. Conclusion : pistes de réflexion

Parmi les limites de la radio, notons qu’il s’agit d’un média intime, favorisant la communication interpersonnelle. (McLuhan, 1993) Ainsi, bien que les émissions de type tribune téléphoniques favorisent le débat entre groupes, la radio génère difficilement les rassemblements comme la télévision le fait. «À la radio, tout ce qu’un grand rassemblement populaire a d’entraînant est malheureusement hors de portée : elle devrait donc avoir l’intelligence de reconnaître ses propres limites et de s’en tenir aux seules formes de paroles susceptibles de toucher directement le cœur et l’esprit de l’auditeur, puisqu’elles correspondent précisément à l’essence de la radio.» (Arnheim, 1936 :99) C’est pourquoi, encore aujourd’hui, la radio met l’accent sur le contact de personne à personne, notamment en favorisant vivement l’implication des auditeurs.

Nous sommes présentement à l’ère de la numérisation de l’information. Ainsi, plusieurs nouveaux médias entrent en concurrence avec les médias dits traditionnels tel la radio. Le cas échéant, notons les podcasts, qui «permettent aux utilisateurs l'écoute ou le téléchargement automatique d'émissions audio ou vidéo pour les baladeurs numériques». (En ligne) Cette variation de la radio comporte de nombreux avantages pour la jeune génération. Elle permet entre autres, une grande mobilité et une indépendance certaine quant à l’heure et l’endroit d’écoute. Certains se questionnent sur l’avenir de la radio, compte tenu de l’apparition de ces nouvelles technologies fort plus pratiques, qui cadrent beaucoup mieux avec le rythme de vie effréné des travailleurs d’aujourd’hui. Quoi de plus pratique que de s’informer directement sur son téléphone mobile, peu importe l’endroit où nous nous trouvons. En revanche, Selon McLuhan, la radio est le média le plus adapté à une société de plus en plus diversifiée. Il serait donc selon lui, le média de l’avenir. (Dans Akoun, 1997)

6. Bibliographie

Akoun, André. 1997. Sociologie des communications de masse. Paris : Hachette Supérieur. Coll. Les fondamentaux, p. 49. Dans Communication et changements technologiques. Département d’information et de communication. Université Laval. En ligne. http://www.changements.com.ulaval.ca/module3/3_2.php. Consulté le 11 octobre 2009.

Arnheim, Rudolph. 1936. Radio. Van Dieren Editeur.

Berger, Jean du et al. 1997. La radio à Québec 1920-1960, Québec, Presses de l’Université Laval.

Giancoli, Douglas C. 1989. Physique générale 2 électricité et magnétisme. Traduction de Physics for Scientists and Engeineers with Modern Physics (second édition). Adaptation de Bernard Marcheterre. Montréal. Les éditions de la Chenellière.

McLuhan, Marshall. 1993. Pour comprendre les médias : les prolongements technologiques de l’homme. Saint-Laurent, Québec, Bibliothèque québécoise. Traduit de l’anglais par Jean Paré, préface de Florian Sauvageau.

Notes de cours Histoire des médias. Josette Brun. Hiver 2009. Département d’information et de communication. Université Laval.

Pagé, Pierre. L’invention des tribunes téléphoniques : une radio «interactive ». Dans Communication et changements technologiques. Département d’information et de communication. Université Laval. En ligne. http://www.changements.com.ulaval.ca/module3/page10.php. Consulté le 10 octobre 2009.

Rivet, Jacques. Département d’information et de communication. Université Laval. En ligne. http://www.com.ulaval.ca/personnel/professeurs/jacques_rivet/index.php. Consulté le 8 octobre 2009.

Vipond, Mary. 1989. The mass media in Canada. Toronto. Éditions J. Lorimer.

Wallstein, René. 2007. «Télécommunication - Histoire. La radiophonie et la radiotéléphonie ». Encyclopedia Universalis. En ligne. http://www.universalis-edu.com/article2.php?napp=92258&nref=C010150. Dans Communication et changements technologiques. Département d’information et de communication. Université Laval. En ligne. http://www.changements.com.ulaval.ca/module3/universalis_radiophonie.php. Consulté le 8 octobre 2009.

Wikipedia. Podcasting. En ligne. http://fr.wikipedia.org/wiki/Podcasting. Consulté le 10 octobre 2009.

lundi 7 septembre 2009

Travail 1

Qu’est-ce que le déterminisme technologique?

Le déterminisme technologique est la science qui étudie les effets de la technologie sur le récepteur. Cette conception voit la communication comme un objet, où les différentes composantes peuvent être isolées et analysées; l’émetteur, le récepteur et le message. Ce courant de pensée stipule que la technologie (les médias) a un effet déterminant sur la société, sur nos vies. L’outil technologique serait le prolongement des sens humains. Il s’agit d’une conception très optimiste, puisqu’elle rompt avec l’élitisme de l’information. Tout le monde y a accès et a les moyens pour la diffuser. Comme l’énonce McLuhan, «le média c’est le message» (1964 dans Paquin, 2006), c’est-à-dire que les moyens de communication exercent une action profonde sur les individus, peu importe le message véhiculé. Par exemple, selon McLuhan, une histoire sera interprétée différemment si elle est écrite ou lue.

Recueil de notes Introduction à la communication. COM-13598. Département d’information et de communication. Université Laval. Édition 2008-2009. p.47-59. Consulté le 6 septembre 2009.

Paquin, Louis-Claude. 2006. Comprendre les médias interactifs. Montréal: Isabelle Quentin, éditrice, p 13-19. Département d’information et de communication. Université Laval. En ligne : http://www.changements.com.ulaval.ca/module1/paquin.php. Consulté le 6 septembre 2009.

Les technologies d’information sont-elles déterminantes dans le développement de nos sociétés?

Selon moi, cette vision est utopique, puisque tous n’ont pas accès à l’information et tous n’ont pas les armes pour la comprendre également. Dans ce cas, il est difficile de croire que la technique est déterminante dans le développement des sociétés. En effet, la transmission de la connaissance repose sur plusieurs principes autres que la technologie. «Internet est une révolution technique qui doit reposer sur un projet social et culturel». (Wolton 2000 dans Bonneville 2007). La technologie évoluant beaucoup plus rapidement que la société, Internet n’a pas encore de projet social, explique Wolton. On pourrait comparer cette situation à l’invention de l’imprimerie, qui eut lieu en 1450. Il fallut attendre jusqu’en 1608 cependant avant l’apparition de la première gazette périodique en Europe. Cette période de latence s’explique sans doute par le fait que l’imprimerie n’avait pas encore de projet social.

Bonneville, Luc et coll. Introduction aux méthodes de recherche en communication. Les Éditions de la Chenelière inc. Montréal. P. 7-8. Consulté le 6 septembre 2009.